Comparaison intergénérationelle entre Halloween (John Carpenter, 1978) et Scream (Wes Craven, 1996)
Bien, alors voici un devoir que j'ai rendu en 2011.
Des éléments de recherche ayant été rapportés, et le devoir devant être réalisé rapidement, je vous prie de bien vouloir m'excuser si il y a reprise directe de citations. Le plagia n'est pas mon intention.
Néanmoins, je ne pense pas qu'il y en ait ...
Je remercie tous les auteurs qui ont pu donner "vie" à cette reflexion
Bonne lecture
« Halloween » et « Scream » sont deux films importants dans l'histoire du Slasher movie. Ce genre se résume au fait qu'un assassin traque et tue en mutilant sans relâche des victimes (adolescentes), à l'aide d'objets tranchants. Le tueur est en général masqué.
« Halloween » est le premier film qui a révélé ce genre, il est le troisième film de John Carpenter, mais le second succès commercial après « Assaut » (1976), le remake du « Rio Bravo » de John Ford, qui tranche efficacement entre action et suspense, à la limite du film d'épouvante.
Il précède un autre film culte « teenage », « Christine » (1983), basé sur le roman de Stephen King.
Pour « Scream », il est le retour en force de Wes Craven, un maitre du film d'horreur, il est le réalisateur de films cultes comme « La Colline a des yeux » (1977) ou bien encore « Les griffes de la nuit » (1984).
Si l'on voit en ces deux réalisateurs une fascination pour l'horreur et le gore, il est une notion encore plus intrigante qui est que ces films traitent déjà de la violence humaine. Il n'y a en effet pas de monstres dans ces deux films, et il est ainsi vraiment intéressant de mettre en avant deux questions: En quoi la barbarie et la réaction à la barbarie face à la jeunesse dans ces film teen est porteur de sens ?
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Une Patriarche traditionnel contre une jeunesse en détresse.
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D'une génération adolescente à une autre.
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De la censure au travers des filtres chez les adolescents.
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Du contrat social
1) Un patriarche traditionnel contre une jeunesse en détresse.
Tout d'abord, Il y a des thèmes récurrents chez John Carpenter, à savoir l'omniprésence du mal, la satire de la société américaine et l'utilisation du code des westerns dans les films d'épouvante. Wes Craven, quant à lui, s'attache énormément à la puissance de l'image, (si l'on en d'une part mes hypothèses, accentué à l'avis plus fondé du le site Devildead.)
Il y a en effet, dans « Halloween » et dans « Scream », les bons et les méchants, comme dans les westerns. On n'utilise pas de pourquoi au crime, ou du moins pas de réel pourquoi. L'Amérique est toujours face à un danger. Il y a des meurtres …
Des adolescents se font atrocement assassiner par un (ou plusieurs) assassins. Le danger vient aussi de l'intérieur, à l'image d'un assassin psychopathe mais aussi de la jeunesse qui ne suit plus les normes établies, les adolescents ne veulent pas respecter les idées parentales, et se rebellent contre le corps adulte.
Le corps adulte, dans ces films, est représenté à chaque fois par le Shérif. Il est l'image de la valeur sure, du protecteur des valeurs familiales contre lequel les adolescents manifestent leur colère, leur refus d'obéissance.
Les parents ne sont représentés que brièvement dans ce genre de film. Et dans Halloween, on ne voit même pas les parents de Laurie Strode. Pourquoi ? Si elle est la demi-sœur de Michael Myers, le facteur de première ligne est de penser les parents seraient reconnus car on les voit au début du film, cela nuirait à l'histoire étant donné qu'on comprendrait le lien de parenté.
Mais on peut aussi comprendre cela comme la honte de parents qui ont obtenu un véritable fils psychopathe en éduquant Michael dans une sorte d'enfermement, dans un univers restrictif ou l'autorité atteint son paroxysme. Ils préfèrent ne pas se montrer.
Ou bien, dans un second temps, Laurie aurait-elle été adoptée suite à la fuite des parents ? … et le secret qui pèse sur elle est lié à ses parents qui n'ont, encore une fois, pas assumé leur rôle afin de fuir leur passé honteux …
Si l'on en juge en plus sur la tenue de vestimentaire ringarde de Laurie Strode, toute de blanc vêtue, elle est l'image contraire, innocente, très fleur bleue, à l'image d'un frère rebelle. Est-ce un cliché du rapport Garçon rebelle / Fille modèle ?
Si ce ne sont bien sure que des hypothèses, on est néanmoins en droit de penser que la valeur parentale est critiquée sur l'idée que l'autorité abruti, enferme, et cache de terrifiantes vérités, … Tout comme cette relation familiale cachée, mais aussi comme se révèle l'histoire de l'Amérique en fin de compte !
On peut voir que dans les deux films l'action se situe dans des petites bourgades américaines reculées ou des jeunes vivent leur adolescence en apparence parfaite, modèle et équilibrée.
La situation géographique d'une petite ville reculée peut elle être une vision actualisée de petites villes comme l'on peut voir dans les westerns ? Cela se pourrait bien. Les jeunes y vivent assez naïvement comme il se faisait à l'époque, c'est l'idéalisation de l'Amérique tranquille, républicaine qui y coule des jours paisibles; Un intrus arrive (le renégat, Michael Myers) et apporte avec lui la violence, le mal. Il est le rejeté, le renié de la ville. Que lui a t on donc fait ?
Il n'y a pas de réponse à cela ! Il est habité par le mal comme le dit le docteur Loomis (Donald Pleaseance) d'ailleurs, il est très intéressant de remarquer que l'un des meurtriers se nomme aussi Loomis, dans « Scream ».- référence au docteur Loomis ?) Dans les deux cas, ce sont deux hommes de cerveaux, très psychanalytiques. Ce que ne cautionnent pas forcément les petites villes. Trop compliqué pour eux … Il faut rester simple et se fier à la norme.
On peut aussi imaginer le docteur Loomis comme le chasseur de primes, et Myers l'homme à abattre, comme dans les westerns, mais cachés sous la personnification du Psychiatre et de son patient, dans la ville qui va devenir le lieu du combat. De plus, dans Halloween, le personnage de Loomis est le messager de la mauvaise nouvelle, il vient annoncer que le « diable » arrive et s'en prendra aux enfants.
Seulement, à environ un siècle d'intervalle, le psychiatre prêcheur est décridibilisé par les gens de la ville, les adultes, parents, qui sont incarnés comme stupide du fait que la petite ville est synonyme de tranquillité. Il ne peut en effet rien arriver aux adolescents, ils sont encore des enfants et on toute la vie devant eux.
En tout cas, l'autorité, dans les deux films, est représenté de manière idiote.
Donc, on peut avancer l'hypothèse que Carpenter, ici, détourne le western et le transpose de manière moderne, angoissante à contre courants de la représentation des personnages clés habituels : Shérif stupide, assassin renégat invincible, ou bien héros et héroïne super vulnérable … afin de donner la satire d'un monde reculé dans un vingtième siècle qui les rattrape par grand coup de force !
Pour citer quelques exemple, dans Halloween, on peut remarquer que lorsque le personnage de Laurie Strode, avec son amie, fument un pétard en voiture et arrivent à hauteur d'un magasin qui vient de se faire dévaliser, le père de Annie (L'amie de Laurie), il lui dit qu'il y a eu vol, que des couteaux ont été dérobés, et que ce sont des enfants qui se sont amusés.
Ils ne sont même pas en panique. C'est complètement ahurissant !
Wes Craven utilise aussi ce modèle, car le Slasher utilise toujours de petites villes tranquilles, et donc cette représentation rurale très fermée d'esprit dans son idéologie culturelle, sa jeunesse dorée et insouciante, mais nous le verrons un peu plus tard.
Au final, La jeunesse est alors livrée à elle même pour survivre, et elle va devoir se débrouiller toute seule car les adultes ne sont plus aptes à affronter une situation qui les dépasse …
… Tout comme l'évolution de la société qui nous entoure aussi bien dans le merveilleux que dans l'horreur, et donne aux adolescents une chance de faire valoir ce qu'ils ont dans le ventre ?
2) D'une génération adolescente à une autre.
Pour l'évolution de la génération 90, dans Scream, l'adjoint du shérif est imité à un adolescent qui est content parce qu'il a une plaque, il est aussi le frère de la meilleure amie de Sydney Prescott, héroïne interprétée par Neve Campbell.(Tiens ! L'amie de Laurie n'a-t-elle pas un père Sherrif aussi ? N'est on donc pas face, en quelque sorte, à un remake plus évolué Halloween ? Ou plus exactement un pastiche lié à l'évolution du film et du genre Slasher et sa représentation des personnages typiques ?) Ce qui est intéressant aussi de noter dans « Scream », c'est que Sydney est l'héroïne à même niveau que Strode durant le caméo du film « Halloween ». La tension monte dans « Scream » au fur et à mesure qu'elle est agencée dans « Halloween ». Les films d'horreurs deviennent alors des personnages principaux à l'image des références citées ou évoquées …
Il est toutefois intéressant de voir que dans ces deux films, l'action se déroule toujours lors d'anniversaires mortuaires.
La fête des morts et le jour de la mort de Mme Prescott, la mère de Sydney. Justifierait-on le meurtre par le biais d'autres jours noirs ? Les jeunes ne respectent plus la religion ni les valeurs !
Mais ces jours là sont aussi fait pour être célébrés, On a ainsi, dans « Halloween » une fête se veut posée, gentille, les adolescentes gardent des enfants, on les laisse faire la fête aussi … et on en profite donc pour boire une bière et faire des choses en cachettes !
Dans « Scream », dans les années 90, on picole « comme des trous », et on joue les « Marie couche toi là » !
… Bienvenue dans la nouvelle génération !
Pour imager la situation, on voit dans le film de Carpenter, qu'Annie, l 'amie de Laurie, refile la gamine qu'elle doit garder et file voir son copain, pour faire l'amour avec, alors que Laurie n'a pas de petit ami. C'est l'image d'une sainte, dévouée.
Alors, en s'en prenant à chaque fois à des pêcheurs, selon les idées chrétiennes que défend sois disant l'Amérique, Michael Myers ne se veut-il alors pas le défenseur les traditions américaines (masque blanc ?), du puritanisme ? Il ne faut surtout pas oublier que son premier meurtre est celui de sa sœur après le péché de la chair ! Et ce avant le mariage ! On peut aussi voir cette séquence dans l'idée de l'inconscient dans une tierce lecture. On peut donc aussi comprendre le facteur de l'inceste, du complexe d'œdipe, qui se développe lors de l'enfance et de l'adolescence.
Laurie ne mourra peut-être pas, mais il est toutefois intriguant de noter que lorsqu'elle va demander de l'aide au voisinage, celui ci la laisse à son sort maudit !
Pourquoi ne pas l'aider, n'est-il pas le devoir des autres d'aider son prochain ? Peut-être que Laurie est la même, elle succombera aussi aux pêchés … Elle est comme toutes les autres … C'est à dire jeune et naïve ! Ou bien est-ce déjà parler de la civilisation populaire qui s'enferme et qui se fout éperdument de ce qui peut arriver à son semblable, à sa descendance qui n'aurait pas le droit de se révolter, d'être en colère, et d'être jeune ?
De plus si l'on regarde sur un contexte historique, on est dans les années post-Viet-Nam, et c'est cette même génération qui a hué l'inutilité de la guerre, la jeunesse Hippie !!! C'est une jeunesse en plein dans son renouvellement suit la perdition.
A sa sortie en salles, les critiques on parlé d' « Halloween » comme un film qui dénonce la violence chez les jeunes, ce que ne cautionne pas Carpenter …
… Et l'adolescent, comme toute vie, culture et technologie sur terre, elle évolue.
A l'instar de « Scream », « Halloween » ne contient pas du tout de sang, c'est un film à ambiance plus qu'autre chose.
En fait, c'est assez étrange de parler d'un film gore sans hémoglobine. On a l'impression qu'il y en a, on s'imagine plus l'horreur à cause de la mise en scène, Mais il n'y a pas du tout de sang, contrairement à d'autres films qui suivront, tel Freddy (également référencé dans « Scream ») ou encore Vendredi 13 …
Dans le film de Wes Craven, il y a une réflexion qui cherche plus à montrer l'idée de ce que produit l'image sur nous. Certes violent et sanglant, « Scream » n'en est pas dénué d'humour est de réflexion, et en particulier celle de l'image dans l'image. De nous montrer dans un miroir lorsque nous regardons un film d'Horreur.
Il se sert principalement d' « Halloween » qui est la base du Slasher pour un film qui en relancera le genre. Il y a d’ailleurs un très fort amalgame chez les jeunes, étant donné que les films cités d’horreur sont tous des slashers. A l’image d’Halloween, les film dans le film sont aussi des classiques de l’Horreur («The thing »), mais exercent pus sur le côté propagande, qui était la terreur des années 50
On vivait dans un monde ou les gens étaient solidaires. Aujourd’hui cela a bien changé, et les jeunes ont pour seul repère qu’eux même et leurs amis.
Les médias, source aussi principale de ce problème, sont un élément supplémentaire qui appuie l'idée du miroir de ce que nous voyons. Dans notre génération, on adhère plus facilement à regarder un film comme « Halloween », alors qu'à la sortie de celui-ci, les parents n'étaient pas forcément admirateur de ce genre de films. Le média et son contenue a donc évolué …
Donc, dans les années 90, on est face à une relation parents-enfant plus écoutante, compréhensive car elle a évolué dans une société ou la créativité artistique, politique et culturelle arrivait à se développer, était beaucoup plus laxiste, extravertie que pour la génération parentale précédente.
On ne vit plus dans un Far West ou il y a les gentils et les méchants. On cherche à comprendre ce qui ne va pas chez les jeunes, on essaye de les aider et même de rentrer dans leur moule …
Scream tend aussi à montrer une jeunesse dorée alors qu' «Halloween » épouse l'idée d'adolescents (les personnages principaux) finalement assez modeste.
Dans « Scream », l'héroïne est plus moderne, elle vit déjà un deuil suite à au meurtre de sa mère. Un événement qui est aujourd'hui pas forcément rare aux Etats-Unis. De plus, c'est du jamais vu dans le genre.
On est dorénavant dans l'empathie du personnage, on cherche à comprendre ce qu'elle est, on rentre plus en profondeur dans l'esprit d'une Sydney Prescott contre une Laurie Strode dont on ne connaissait rien d'elle.
Sydney, de plus, est montrée comme sexy, attirante, voire même provocante (Elle attire son petit copain dans la chambre et elle se fera dépuceler par celui-ci, contrairement à Laurie Strode qui est aussi vierge qu'une première communiante !)
On est dans un modèle générationnel qui a évolué … en même temps que ses valeurs traditionelles.
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De la censure au travers des filtres chez les adolescents.
Il y a maintenant moins de problème à parler de sexe à l'écran, donc moins de difficultés à parler de sexe dans la vie courante. Le vecteur de la télévision s'est largement imposé et on peut voir, notamment depuis la fin du code Hays aux États-Unis, des programmes qui se cachent de moins en moins dans leurs propos.
Les films changent, leurs contenus évoluent, Il en est donc pareil en ce qui concerne les sujets de société … et notamment chez les adolescents.
Les adolescents se retrouvent alors face à des images de plus en plus jeunes, et encaissent la violence. Cela est bien entendu du à la fascination de notre côté morbide qui pousse à voir cela.
Cela se reflète très bien dans « Scream », puisque le mobile « factice » des meurtriers est celui de la télévision. Cela est sans rappeler une affaire de meurtre mettant en scène, en France il y a quelques années, un jeune qui a tué ses parents, et qui a expliqué cette raison par le fait d'avoir vu « Scream 3 ».
L'image se confond dans notre réalité, et le jeune adolescent en est la meilleure victime, si l'on peut dire ainsi, puisqu'il est aujourd'hui beaucoup plus devant le média télévisuel, et est le témoin de ce qui en découle.
Les Etats-Unis ont bien sure un très fort penchant à redistribuer des films violents, cela du à une culture qui l'est tout autant. On peut voir aujourd'hui des restrictions audiovisuelles rabaissées de 16 à 12 ans, du fait de la généralisation de la violence audiovisuelle.
Lorsque le petit ami de Sydney vient dans sa chambre, il parle de l' « Exorciste », qui est une référence du cinéma d'horreur incontournable, avec un deux visas de censure, une version interdite aux moins de 12 ans et au moins de 16 ans.)
De plus, cette scène est très bien agencée puisque elle montre l'univers d'une adolescente dans son intimité « girl », et reprend la fameuse scène du balcon dans « Roméo et Juliette » de William Shakespeare, qui est elle aussi « violée », Roméo vient dans la chambre de Juliette sans autorisation.
« Scream « traite intelligemment ce sujet et montre ainsi ce problème, lié à la censure des sujets et à son traitement, positionne le spectateur, en particulier enfant et adolescent, à ce qu'il est censé analyser avec un filtre de compréhension en rapport avec ses connaissances, son vécu, ce qu'il est en âge de comprendre et de porter un jugement à ce qu'il voit.
On bouleverse ainsi les règles classiques, ce qui tend à se demander si la modernité du genre, basée sur des classiques, et ce comme dans beaucoup de films, est une provocation qui pousse à la réflexion afin de faire évoluer l'avancement de la création artistique violente et perturbante soit-elle ? Au détriment du jeune public ?
Des images de plus en plus intenses et violentes face à des adolescents toujours en quête de sensations fortes. On devient indifférent et cynique face à la violence.
Avec « Scream » on transcende les règle, Le sexe n'est plus tabou, le tueur est vulnérable et s'en prend plein la tronche (jet de canettes, portes au visage, chutes violentes, … )
On parle aussi de sujets sulfureux, de la tromperie dans le couple, d'une femme mature, mère de famille (de (l’héroïne qui plus est) avec un étudiant. Est-ce par cela parler du problème du couple, l'ennui, l'impuissance, le fait de vieillir ?
C'est un sujet sensible aux États-Unis, il faut voir les problèmes que cela peut provoquer. Le scandale de l'affaire Clinton - Levinsky en est un bel exemple. … Dans « Scream », la complèxité vient du fait que les meurtres ont aussi raison du pêché de la chair mais vis à vis des parents, et que les adolescents en portent le fardeau (Sydney et sa mère qui a commis l'adultère). On pourra y établir une realtion avec le premier Freddy, du même réalisateur.
De plus, cela se déroule dans ces petites villes reculées ou tout semble parfait, comme le perçoit la jeunesse lambda.
On insère le social d'une manière à ce que tout ce qui se fait entendre, aussi bien aux points de vue des héros mais aussi des spectateurs, ne fasse pas toujours plaisir aux oreilles, on ne s'y attend pas, mais on comprend que c'est réel, et que ces sujets sont universels !
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Du contrat Social
Contrairement à « Halloween », il y a ici une véritable remise en question des mœurs explicite, on rentre dans une espèce de profondeur évolutive de la vie des gens, de l'unité dans la communauté, qui peut se retrouver victimes sans raisons de rejets, de déviances … et que l'on met à l'écart car il ne représente pas ce que la « normalité » voudrait.
L'intrigue basée au départ sur des agressions mortelles de jeune étudiantes assassinée est certes un cliché, mais il demeure dans la vie réelle un facteur fort des faits divers, et ce depuis la nuit des temps, que l'on peut aujourd'hui relever assez régulièrement dans les journaux. Le thème est pourtant classique, mais une histoire ne part-elle toujours pas d'un fait réel, même si on le sert d'une certaine manière. C'est la base même des légendes urbaines, contes que se racontent les adolescents pour se donner des frayeurs ! On se sert donc de nos peur les plus primires, donc celle qui nous touche depuis notre enfance.
Dans ces deux films, il y a aussi la représentation du lycée. Dans Halloween, elle est très brève.
Laurie Strode y incarne la fille intelligente, mise à l'écart, (au fond de la classe et qui répond aux questions), et avec juste quelques amis que l'on présent plus tard dans le film.
Dans « Scream », Sydney Prescott, est une fille populaire, mais son comportement changeant suite à la mort de sa mère la rend plus vulnérable, et donc elle est mise à l'écart puisqu'elle ne correspond plus à de la naïveté. Elle est plus adulte en son comportement, tout comme Laurie Strode.
Ce sont donc deux héroïnes à la fois similaires et différentes.
On peut aussi voir que dans « Scream », la surprise est de découvrir deux tueurs.
Idée de l'effet de groupe ? On est face à un problème ou l'adolescent se retrouve embarquer car il est en adéquation psychologique avec quelqu'un ayant des idées similaires. On peut donc voir que la notion de l'entrainement de groupe, est en effet incontestable dans les situations dramatiques. Mais est-ce vraiment une raison évidente, et le fait de rajouter la notion de télévision ne jette-elle pas de l'huile sur le feu ?
Il ne faut pas oublier que la violence est le primitivisme même de l'homme. On est est calme, tranquille, gentils, etc … Mais c'est aussi le cadre familial de l'éducation qui nous apprend cela !
N'est-on pas le libre arbitre de nous même ? Car les films violents que nous regardons sont-ils vraiment le facteur déclencheur du comportement violent de l'adolescence?
Demandez à Michael Myers ce qu'il en pense. A mon avis, sa réponse vient elle peut-être de ce que la raison n'est pas prête à expliquer !
Conclusion
Si le cadre familial de Laurie Strode semble stable à côté d'une Sydney Prescott, qui a subi des évènements violents, et si on retrouve dans « Halloween » un Michael Myers froid et Psychopathe et deux tueurs méthodiques mais totalement abruitis dans « Scream », la quête de vengeance pour quelque raison évidentes, froides ou chaudes, est toujours un facteur déclencheur de nos plus bas instincts.
On peut alors dire que la barbarie se retrouve en chacun de nous, et qu'il est un fil évident de l'histoire dont le cinéma teenage retranscrit car c'est le public qui pourra être le plus à même d'être attentif, et que la réaction de chacun dépend de son libre arbitre, mais que les sources proches qui nous entourent sont plus fortement incitatrices du comportement au détriment du narcissisme des différences mineures …
Maintenant, si l'on en juge aussi par le vecteur d'une évolution d'une éducation culturelle d'un pays qui a encré son histoire sur la violence et le sang, le Slasher est porteur de sens dans la mesure ou il révèle la bête humaine que nous sommes. Humains, bêtes, violents, … Et les adolescents l'ont compris inconsciemment, puisque l'image reflète ses pensées les plus sombres. L'adolescent est fragile, et son évolution se réalise par ce qui l'entoure, ce qu'il connait, ce qu'il apprend, son libre arbitre … et le destin de qu'il sera grâce aux fruits de la nature.
… Mais si le comportement des ainés commence à rejeter ces principes culturels, peut-on se demander si le teen movie Slasher ne tend pas à exprimer le Mal sur lequel on ne peut donner de visage ?
… Mais n’oublions pas que ces film, son tout d’abord, du pur divertissement !!!
Kevin KARBOWIAK GILLOT. 2011